Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
28 janvier 2009 3 28 /01 /janvier /2009 00:00

Libérez les vers!

Crièrent en choeur les fossoyeurs

à l'assemblée absente

jetant nonchalamment dernière pelletée

sur le cercueil encore vert

du Père Verlaine.


Partager cet article
Repost0
24 janvier 2009 6 24 /01 /janvier /2009 00:00


Maladie du charbon?


Couvert de tectoniques
en plaques
le cadre sous alambic
détraque
toujours sous pression


Il chauffe, brûle
se braque
jusqu'à l'ulcère, jusqu'au 
krach
dans l'espoir vain, mais
maniaque

de se faire un jour diamantaire.
 
Partager cet article
Repost0
17 janvier 2009 6 17 /01 /janvier /2009 23:24

De derrière la vitrine
où, joyeuse, Capucine

rejoue d'un pas saccadé
la sarabande un peu rouillée
d'une boite à musique,

silence embué, et peau moite,
Otto mate. 

Partager cet article
Repost0
14 janvier 2009 3 14 /01 /janvier /2009 23:15

Première impression, chronique

De lin, faux tueur de troubles

Exhumant, hagard saint,

Lazare ressuscité

Vies trop en mitrailles

Par chemins parsemées,

 

Gestes de papiers

Sous gangue chagrin

Embaumant, monastiques,

L’air de rien, mais toujours

Sur le fil, cousues d’ors et de blancs,

d’histoires sans fin,

 

Pour les siècles des siècles,

les mémoires encombrées

du studieux médiéviste

hantent encore bien des mains

sous l’œil monacal, mais prédateur

du commissaire priseur

 

et sous le poids des ans, chers

aux collectionneurs, sous les coups

de boutoirs du maillet, emmailloté,

enchâssé, cloîtré, de n’être plus lu,

en attendant son tour, et malgré ses heures,

Grégoire se meurt.

Partager cet article
Repost0
12 janvier 2009 1 12 /01 /janvier /2009 23:15


Callipyge, obsédée par certaines rotondités, tomba des nues le jour fatidique où,
couvant sa nudité d’un œil d’épervier, elle aperçut, je cite, un brin de cellulite.

 

Un sculpteur en veine, pour ne pas la peiner, entrepris de rectifier ce travail trop parfait.
De leur union incisive naquit bientôt un échalas fin, élancé, défiant la gravité,
sans un gramme de gras.

 

Mais l’idée était hâtive, et pour être honnête, ne fit pas recette. Car les amoureux,
déçus des rondeurs disparues, partirent sans regrets au milieu des grottes
convoiter l’Hottentote.

 

Ainsi se plaisait à conter à la foule, goguenard, un peu taquin,
du musée d’archéologie le gardien, sous l’œil en berne et désolé
du conservateur d’une galerie d’Art Moderne désertée.
 
Partager cet article
Repost0
8 janvier 2009 4 08 /01 /janvier /2009 01:13

Dans la lueur d’Hécate où, sombre miroir, s’épandait le reflet d’une bataille sans gloire, se dressait en tremblant, la lame éviscérée, et le cœur hagard, le baron de Malefait. 

Tout en lui criait à l’abandon : de ses troupes, passées sous le boutoir des sombres charognards à la solde des anglais ; de ses terres, passées par le feu et à jamais souillées ; de sa femme, retrouvée, mais trop tard, pendue comme un goret. 

Et tandis qu’aux confins des lames sanglantes s’exhalait l’âpre victoire, le baron, la chair en désespoir, contemplait sans le voir la clameur du bûcher, d’où s’échappaient parfois en hideux soubresauts, les hurlements des pourceaux qui l’avaient attaqué.

Plus de paix pour cette âme assiégée. Du champs de Mars, dans la poisse carmine et le fracas des os, d’Aquitaine jusqu’en Galles, il ferait son tombeau.


Partager cet article
Repost0
4 janvier 2009 7 04 /01 /janvier /2009 20:02

Délicieux délit,
Délictueux délice,

Sans souci de la cloche qui sonne l'halali
Ni de la matrone qui réclame son office 

De Bangkok à Dehli, ou en Terre Adélie
Et jusqu'aux confins de Mandchourie

Adèle lit...

             ...et rit.

 
Partager cet article
Repost0
23 décembre 2008 2 23 /12 /décembre /2008 00:00

Au bar des Entremondes, repaire des âmes acharnées, un zombie et un banshee étalaient leurs misères sur le bord du comptoir.

- Tu as une sale goule, dit le banshee. Qu’est-ce qui t’arrive ?

- C’est cette azote qu’ils mettent en terre, ça me tue les vers. Alors ça me ballonne, forcément.

- Ah.

- Et toi, quoi de neuf ?

- Bah, ils m’ont délocalisé. Il paraît que le prix de revient du hurlement était trop cher. Ils m’ont remplacé par des voix enregistrées.

- Dur. Et alors, qu’est-ce que tu fais ?

- Les annonces dans un supermarché.

- Dur.

- M’en parlez pas, dit un croquemitaine qui traînait dans leur dos. Avec la baisse de la natalité, je ne travaille plus que deux nuits par semaine. Et avec leurs jeux vidéos, pour effrayer les enfants, ça devient de plus en plus compliqué. Il faut sortir le grand jeu !

- Et ?

- Et je n’aime pas montrer mes tripes à n’importe qui. Je suis pudique moi. Du coup, je n’ai plus que les moins de trois ans à me mettre sous la dent.

- C’est vraiment la crise, renchérit le banshee. Et vous, Monsieur le Comte, comment vous vous en sortez ?

- Comme on dit dans le tourisme, c’est la saison morte, répondit une voix pendant d’une poutre au plafond. Et puis le métier n’est plus ce qu’il était. Avec les sorties en boîtes, je suis obligé de travailler en horaires décalés, c’est très mauvais pour mon teint.

- Effectivement, vous avez l’air bien bronzé, Monsieur le Comte, pouffa le zombie.

- C’est malin. Il n’empêche que les temps ont bien changé. Vous verriez ce que portent les vierges aujourd’hui, de quoi faire blêmir un mort.

- Tant que ça ?

- Vous pouvez me croire sur parole.

- Mince.
 

Un farfadet passa. Le nez dans leurs verres, les âmes perdues ruminaient leurs humeurs noires.
 

- Vous saviez que la Confédération Générale des Trépassés prévoyait une grande manifestation? Relança le banshee.

- Non, c’est quand?

- A la Toussaint.

- On aurait du y penser. Et il y aura un défilé, je suppose?

- Oui, une retraite aux flambeaux.

- Comme d’habitude quoi. Enfin, je ne veux pas dire du mal des syndicats. T’es syndiqué toi ?

- Non. Et toi ?

- Non. Et vous Monsieur le Comte ?

- J’ai eu un représentant syndical une fois. Il manquait de goût, le pauvre.

- Vous voulez dire que…?

- Qu’il avait une garde-robe du plus mauvais effet, je le crains.

- Et qu’est-ce qu’il est devenu ?

- Oh, je l’ai envoyé dans les catacombes contrôler les permis de travail des squelettes sans papiers. Je ne l’ai jamais revu.

- C’est un peu rude tout de même.

- C’est lui qui voulait défendre les os primés, non ?

- Très drôle, Monsieur le Comte. Je vois que vous gardez le sourire malgré la crise.

- Dans mon métier, c’est important.

- Au fait, quelqu’un sait ce qu’est devenu le Grand Patron ? Dit le zombie en pointant un doigt vers le sol. Il paraît que sa démission a fait un tollé d’enfer en Haut Lieu.

- Tu m’étonnes, partir avec un parachute damné alors que tout le monde se serre les côtes… Il y a vraiment de quoi se faire gentil, je vous jure.

- Enfin, c’est pas ça qui va faire bouillir la marmite. Il faut que je passe au Pôle Effroi. Ils paraît qu’ils embauchent pour le train fantôme.

- Bon courage, on croise les doigts. Et passe le bonjour à Baba.

- Je n’y manquerai pas.
 

Traînant la patte et l’air austère, le zombie sortit dans la nuit. Au bar des Entremondes, chacun reprit les méandres de ses pensées glauques, tandis qu’en Haut Lieu on s’esclaffait.
  
Partager cet article
Repost0
22 décembre 2008 1 22 /12 /décembre /2008 00:00

Au sapin de Pâques, sous les rameaux,
le lapin de carême ne sait plus à quel saint se vouer.

Lui qui de Toussaint à l'Assomption
tapait la cloche chez Sylvestre,

le voici qui dort sous les ponts. 
 
Partager cet article
Repost0
20 décembre 2008 6 20 /12 /décembre /2008 00:00
Aux lueurs argentines
senteurs mescaline
grésillement Cohiba

danse, serpentine
à l'ombre du panama

la fureur assassine
du faucheur de coca.

Partager cet article
Repost0