Dans les forêts de néons, bordées de faïences blanchâtres vit un monde de fantômes, toujours en mouvement. C'est un monde sans visage et pourtant palpitant, gorgé de fiel et de passions, d'attentes et de frustrations, un espace hors du temps. Il n'est...
Oyez bonnes gens, les mémoires fantastiques d’un poète sans deniers au pays des sans loi. L ’histoire débute, cela va de soi, d ’un « il était une fois ». Aux confins des marées, loin, bien au delà des colonnes d ’Hercule, s ’étend, immense et minuscule,...
J’ai toujours en tête une silhouette Gracile et fluette, s’effaçant en pirouette Au milieu des tables esseulées J’ai toujours à l’oreille ce verbe feulé Ces maudits mots dits à voix discrète Soyeuse invitation aux oubliettes J’ai toujours à l’œil une...
Dans la fureur des catacombes, l’attention est à son comble. Dans la travée bondée du caveau, tous les invités sont rassemblés pour assister au combat du siècle. Francs fossoyeurs et goules associés, squelettes en goguettes, âmes damnées, démons hurleurs,...
Au bar des Entremondes, repaire des âmes acharnées, un zombie et un banshee étalaient leurs misères sur le bord du comptoir. - Tu as une sale goule, dit le banshee. Qu’est-ce qui t’arrive ? - C’est cette azote qu’ils mettent en terre, ça me tue les vers....
Du bout des doigts, je veux dessiner des châteaux de sable, aux reliefs improbables dans les creux de ton dos puis d’un saut de puce, m’en aller faire un show de claquettes lillipuces sur les fleurs de ta peau Naviguant vague à l’âme, ébaucher d’un souffle...
In the dark path of destiny leading from stardust to glory stays in the way Insane E.T His bulging eyes cry for mercy his curious limbs throb in envy in his lingo : please, please, love me ! But in the path of destiny there’s no place for empathy and...
Le serrurier un peu pataud tangue, penche, se gratte la tête, s’en va, revient, retourne à sa serviette, sort une radio, qu’il branche sur ses lunettes. Dans le cliquetis des ombres, il tente de la jouer cool, et bientôt dans sa main le rossignol roucoule....
Sifflant, suintant, le corps amidonné de miettes il souffle quelques braises, remonte ses bandelettes se regarde un instant dans les reflets cuivrés puis retourne au sarcophage se coucher attendant, millénaire, l’intrépide vandale qui viendra sans un...
16 ans sur ses guiboles, Anatole aimerait être branché, hype, regard en coin, sourire Biactol. Oui mais voilà, y a un problème chez Anatole, il sait pas faire son people. Quand il essaie la mousse coiffante, le gel, il a pas le truc. En soirée, il met...
Le pigeon qui aimait les passages piétons passait son temps à Odéon à guetter le bonhomme vert pour traverser, le regard fier, le popotin faisant des bonds Le pigeon qui aimait les passages piétons était plutôt un solitaire au regret de ses compagnons...
Perdu dans tes prunelles dérivant au gré des flots qui s’agitent, tanguent pêle-mêle une invite à fleur de peau Horizon charnu, charnel exprimer l’absence de mots le vertige atemporel dont nos corps se font échos levant l’ancre soudain mes lèvres à tes...
Flottant dans l'air gras, un zeste de savon, et beaucoup de sueur de l'ail en fumet, comme cuit à l'étuvée dans de vieux draps, et pour couronner ce délicieux bouquet, une nausée matinale lâchée à contrecoeur sur les ballerines d'une charmante à demeure...
Sous les pavés, Paris fleurit de Nation à Bastille, à pas alanguis défilent sous la rose et le muguet porteurs de rêves en mois de mai Sous les pavés, Paris flétrit Aux caves moroses et sans envie défilent nécrosés, à l'aguet des visages pâles en bord...
Graissant les pattes, l’air raffiné, il gave les huiles à pas feutré. Regard pétrole sur ses cités d’or, il fore, sonde, met la main à la poche, empoche en off-shore produits dérivés, pompe et draine sans relâche tous les pipelines de vies privées. Son...
Elle vivait un empire brûlant d'obsolescence et ses yeux de saphir brillaient de décadence quand aux petits salons elle faisait allégeance à de vulgaires barons bardés de suffisance. Lui n'était qu'un brave, un laquais pudique et son regard trop slave...
Il est cinq heures à ma toquante et moi j'ai une gueule de brocante une vraie tronche de vide-grenier y a rien à prendre tout est à à jeter Entre ma mine de faïence un cadeau de tante Hortense et les trente-trois torts étalés qui me sillonnent le grenier...
U ne langue de bitume, chargée de mégots crevés Un regard plein d'amertume qui vient clopiner c'est le regard d'une brune, occupée à tapiner cœur perdu dans la brume, et sourire enfumé. Entre les ilôts de lune de néons affamés glissent, posthumes, prolos...
Vaguement souriante, nez dans son pull, Marine éponge, la tête sous les étoiles (de mère) et les pieds dans l'écume des jours où l'ancre étiolée lentement s'étalait de sa glace encornet sur ses souliers cirés Souvenirs vareuse d'une échappée varoise Oeil...
Faire des faux à la peau lisse refusant l'addition, se soustraire (+ ou -) aux ans Tête de chat Pitre Toujours en division multiplier (addictions) Tours à Tours Ski Zoo Freine! Survolant prés °o°O en bulles O°o° Hôtes antiques et mots ternes sur des perles...
Depuis quelques temps je n’étais plus moi-même. Hagard, les traits tirés, je traînais la semelle. Si je gardais la tête dans les étoiles, mon corps, lui, se faisait porter pâle. Et si mes idées savaient me sustenter, lui ne rêvait que de soleil et de...
Deux guimauves en lacets s’emmêlaient dans l’alcôve d’une machine mal axée qui grondait comme un fauve. Pétries de concert, et tirées sans fin, elles se massaient en mélée pour sortir du pétrin. Dehors, un forain bigarré, rusé et hâbleur, haranguait leur...
J’ai acheté une boite à couture, pour y ranger mes trous de chaussettes, mes trous de mémoire, mes coups durs, et tout ce qui me passe par la tête. J’y ai placé mes fils d’espoirs, mes filles de joie, mes nerfs en pelote, et un ruban thermocollant pour...
Comme un goût d’égoût dans l’asphalte, j’ai le périph’ qui flanche. Sous les néons vibrants d’une molle tiédeur, la laideur fanée du gestionnaire de risque baillant dans son costume lycra m’ennuie. Le pépiement aigri de la gestionnaire de paie, les seins...
Un point de théâtre se dresse, incongru, au beau milieu d’un vers. De quoi faire pleurer Racine, et même étonner Molière. Scruté à la loupe, analysé, tracé, il est l’objet de tous les soins. De tous les recoins de l’hémisphère, les experts émergent pour...