Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
6 novembre 2008 4 06 /11 /novembre /2008 23:04

N’est-il pas hasardeux en ces temps sauvages
De déambuler ainsi avec pour maison votre dos

Et pour sac de couchage quelques feuilles volages ?
On pourrait vous prendre pour gens du voyage !

Demandait dernièrement le poète idiot
A la troupe assemblée du cirque des escargots. 
 

Partager cet article
Repost0
6 novembre 2008 4 06 /11 /novembre /2008 00:00

Comme un air de rien au bord du petit bain,
j’ai l’impression de toucher le fond.

 

L’absence au bord des lèvres, l’esprit fumeux de l’embrouillé,
j’essaie de tricoter en vain une histoire à dormir debout.
Mais tari l’esprit s’encroûte, le verbe pâteux et empoté,
et partout le doute m’envôute.

 

A force de nuits ravagées, entrecoupées de lièvres tictaquant,
courant partout comme pour me dénoncer « il est trop tard »,
j’ai fini par sombrer dans l‘amer, songe désert au vent bâtard.

 

Sur le quai du lendemain, j’attends en vain le prochain train de mes pensées.

 

Pas de bol, c’est la grève.

Partager cet article
Repost0
5 novembre 2008 3 05 /11 /novembre /2008 00:00


Fringant fripon fané,
le facétieux faussaire
contrefait l’ineffable.

L’œil fanfaron,
fardé de fanfreluches,
le falsificateur, avec forfanterie,
feint le fat fervent,
faisant fi des fanatiques
et autres faiseurs de fortune.

Fondu

Le fantasque forban se fige,
face fermée et regard fixe.
L’ineffable, faux flegmatique,
a fendu d’une frottée fatale
le faciès du fautif.
Fin du fabricant de fables.

Feu le félon, flétri,
gît finalement,
funèbre funambule sacrifié à la foi.

Fin

 

Partager cet article
Repost0
4 novembre 2008 2 04 /11 /novembre /2008 00:00

Pour le rire de Bérénice

Claire cascade cassis

On pourrait sans malice

Se faire bouffon du roi

 

Pour un regard de Laetitia

Perle marine, ambre acacia

On pourrait sans débat

Se faire corsaire de l’Armada

 

Pour un sourire d’Alexandra

Eclat soyeux, tendre Madras

On pourrait sans extra

Se faire fantôme à l’opéra

 

Mais pour un mot d’Anastasia

Impériale douceur d’épices

Vains sont les artifices

On ne dit rien, on reste coi

 

…Sous peine de finir aux myosotis

Partager cet article
Repost0
3 novembre 2008 1 03 /11 /novembre /2008 00:11

Caractère récessif,

se contorsionne Alix

sans lit grec.

Quelle gène! 

 
Partager cet article
Repost0
2 novembre 2008 7 02 /11 /novembre /2008 20:53

Dans l’éclat sépulcral des profondeurs abyssales repose, immense et colossale, une antique cité. Aux portes endormies veillent, le regard patricien, d’immenses coelacanthes en ultimes gardiens, et aux frontons l’on peut deviner de pâles glyphes de mollusques rongés.

Les rues d’onyx pavées offrent au voyageur absent le visage de la torpeur. Nul courant, nulle pensée, ne vient plus déflorer leur obscure splendeur. Et sur les trottoirs souillés d’alluvions, c’est à peine si quelques cérates osent, de leurs mornes lampions, illuminer un instant la chaussée.

Il n’est de bâtiment qui ne soit magistral dans sa noirceur glacée, et le promeneur ne peut qu’admirer, à l’affût, l’inquiétante beauté de ces corps bicéphales, enchâssés au tympan de demeures cathédrales.

Çà et là gisent, ténébreuse forêt d’opale érigée à la gloire de dieux abandonnés, d’étranges obélisques aux reflets acérés, qui dessinent encore à l’œil averti la funeste denture d’une forêt de pals.


A l’horizon funèbre d’une artère éventrée se profile, au cœur de l’agora, un temple assassiné. Distordant l’espace, titanesque injure à la pensée, il s’affale, sublime et mortifère, tel un gras cancrelat fait d’ors et de pierres. De ses jointures immondes semblent transpirer les horreurs indicibles qui s’y sont déroulées.

Et sur la place déserte, face aux figures orgiaques et impies, en silence agglutinées sur les tours putréfiées, le voyageur ne peut que frissonner. Mais l’envie est plus forte, il doit s’y sacrifier, et la gueule béante du sanctuaire naufragé semble l’appeler, irrésistible, le poussant malgré lui vers les portes d’airain. 


Passé le vantail, une nébuleuse antichambre ouvre sur l’obscurité. Dans les couloirs vertigineux, des lueurs méphitiques, oppressant les murs, concentrent les ombres sur d’improbables bas-reliefs chargés de souillures. Il n’est de repos dans ce brumeux mausolée, ni pour l’œil, sans cesse agaçé, ni pour l’ouïe terrassée, ni pour l'esprit pourchassé.

Débouchant dans la nef, le voyageur doit s’arrêter, ahuri, devant la charpente insensée de ce chœur qui l’attend, palpitant d’une pâleur ambrée. Aux murs, sur les voûtes, jusque dans les renfoncements, s’égayent par myriades les dieux abandonnés, le regard haineux, tout en serres et en dents. Et sur les colonnes grouillantes d’esprit damnés, hurlent dans le silence les âmes pétrifiées des antiques pilleurs qui s’y sont échoués.

Enfin il le voit, il est là, sur l’autel, à peine à quelques pieds. Il pourrait d’un bond s’en saisir, et fuir ce cloaque aliéné qui le dévore tel un chancre. Mais saisi d’effroi, il ne peut bouger. Pris d’une fatale léthargie, il ne sait que sombrer.


L’œil bourbeux, encore chargé des limons du sommeil, le visiteur éveillé songe avec amertume aux platitudes de l’aube annoncée. Mais qu’importe, dès la nuit tombée, il reprendra sa quête écervelée pour trouver dans la tombe les ultimes secrets d’Atlantide révélée.

 


Partager cet article
Repost0
1 novembre 2008 6 01 /11 /novembre /2008 00:00

J’ai toujours en tête une silhouette

Gracile et fluette, s’effaçant en pirouette

Au milieu des tables esseulées

 

J’ai toujours à l’oreille ce verbe feulé

Ces maudits mots dits à voix discrète

Soyeuse invitation aux oubliettes

 

J’ai toujours à l’œil une larme effacée

D’un coup d’orgueil bien mâle honnête

Au détour de la rue dans l’aube gelée

 

J’ai toujours en main des brisures de passé

Triste pâte pétrie, putride et pétrifiée

Puant l’absence de jours de fête

 

J’ai toujours en vain poursuivi ma quête

D’ombres en ombres cherchant à oublier

Mais ne puis, car en tout tu reflètes.

 

Et je suis entêté.

Partager cet article
Repost0
31 octobre 2008 5 31 /10 /octobre /2008 00:00
Moi qui vis dans l'onirique

parfois j'ai l'affliction qui rebique.


Devant la fenêtre magique

où s'étiolent en panégyriques

en vrac, célébrités anémiques

et pourfendeurs d'esprit critique


je rêve, le sourire citrique,

du jour où Barbie tue Rick.
 
Partager cet article
Repost0
30 octobre 2008 4 30 /10 /octobre /2008 00:00
Blouse blanche et lunettes noires, c'est un rocher bien incertain. L'aérodrome à mouches luisant sous les néons, voici Nimbus qui papillonne craie à la main.

"Je vais trop vite, pas assez vite, je dois répéter?"

La rengaine bourdonne devant les yeux vitreux des collègues effondrés. Au creux du silence imposé, des mots discrets naviguent de table en table, précieux et ridicules instants de vie flottant entre le vide et l'infini. Cycle sans fin.

Après deux heures d'initiation à la sagesse aux jambes interminables, cadeau inestimable de la nation à ses enfants, le choc est rude. Comme si, dans le vortex équationnel, le temps s'était pendu d'ennui. Où sont donc passées les heures heureuses à chercher, comprendre, communiquer? A ce stade du désert intellectuel, n'importe quelle oasis fait rêver.

Note à ego : penser à vermifuger le rasta, il recommence à se gratter.

Entre chiffres et lettres, les barreaux se ressèrrent.

"Prenez du papier millimétré, et tracez une courbe asymptotique sur repère orthonormé."

Révélation, révolution, question : "A quoi ça sert, en vrai?" 

Cataclysme, déchirement, stupeur et tremblements, fusion en chaîne au coeur du réacteur, la réalité de Nimbus s'est effondrée devant l'effronté. Dans le trou noir naissant s'engouffrent à la volée sophismes de passage, argumentaires tronqués, raisons peu nécessaires mais très suffisantes, puis le retour de l'autorité.

"Rien à comprendre, tout à apprendre, je dois répéter?"

Retour donc au rien absolu, au néant. C'est un constat désespérant : le logarithme, on n'y peut rien.


C.Q.F.D. 
Partager cet article
Repost0
29 octobre 2008 3 29 /10 /octobre /2008 00:00

Il fait nuit c’est l’hiver

Et nous voici tous deux

Au fond du cimetière

Gisant en amoureux

 

Et le doux chant des vers

Nous rapproche des cieux

Nous qui reposons sous terre

Sommes enfin heureux

 

Comment dire que naguère

Nous nous aimions si peu

Nous vivions un enfer

Tristes, aigris et envieux ?

 

Sous la cendre et le suaire

Nous nous sourions, joyeux

Fallait-il de nos chairs

Se défaire pour naître enfin radieux ?

 

Notre union délétère

Avait le goût aqueux

Névrosé et biliaire

Des amants si sûrs d’eux

 

Est-ce donc Lucifer

Qui condamnait nos jeux

Par la peur, la colère

Qui nous rendait odieux ?

 

Sous la couche de pierre

Nous goûtons, silencieux

Un repos bien somptuaire

Enlacés dans l’adieu

 

Vos lobes orbiculaires

Sont à jamais radieux

Mais de grâce ma chère

Poussez vous donc un peu…

 

Partager cet article
Repost0