Les tics à Nico, Mac,
manquent de vertu, c’est certain
Dans sa cité, pas de poétique
seulement la rage, et le surin
S’il kiffe Sophie, c’est pour ses seins
et pour le fric qu’elle lui ramène
Réalisme physique et sans morale
pas de réthorique, juste deux lames
Né dans la bière, entre deux joints
parfois il cause de politique
se voit gangster, juge, ou parrain
Mais sa triste rhétorique ne va pas loin
son pauvre monde l’a fait cynique
loin d’Aristote et les siens.
Les tics à Nico, Mac,
Vireront un jour à l’œdème
Et de sa maigre vie sans âme
Ne restera guère que la haine
Haine d’un monde sans idées
sans substance, sans essence
livré aux karcher de la logique
et de sophistes puissances
Triste tropisme, à l’évidence.
Du bout des doigts, je veux
dessiner des châteaux de sable,
aux reliefs improbables
dans les creux de ton dos
puis d’un saut de puce,
m’en aller faire un show
de claquettes lillipuces
sur les fleurs de ta peau
Naviguant vague à l’âme,
ébaucher d’un souffle chaud
un voyage en ballon
par dessus tes vallons
Jeter l‘ancre sur tes rives,
contemplant un moment
la douce dérive de tes continents
Prenant pied sur terre femme
me faire conquistador
et partir, oriflamme
conquérir tes cités d’or
qui reposent en huis clos
aux frontières de tes charmes
et là, sans un mot,
enfin, rendre les armes.
On la dit blanche, pourtant elle vire au noir
Dans ces heures grises étiolées,
où s’égrènent en gangrène
mes aigreurs en robe du soir
je cherche un temps d’arrêt, un peu de paix
Roulé boulé sur l’oreiller, frustration
Dans les ombres qui dansent,
sous les éclats fluos d’un réveil inutile,
dans le néant futile des heures de silence
Sonne en credo l’absence imbécile
Même les cauchemars ont déserté
Bientôt l’aube va se lever
sur mes paupières encore dressées,
et je ferai apparence, traversant
à pas rances des couloirs trop étroits
J’ai l’humeur macadam pour un jour sans éclat
La suie dans les idées, le sourire bitumeux,
le brouillard dans la voix
Et malgré la pelisse, entre chien et loup, j’ai froid
Cette nuit me nuit, tu n’es plus là
Faux airs Broadway,
naissance musicale
décors de carton pâle
et manteaux cirés
Santons sous la pluie
Pépiniériste de sabir, horticulteur d’expressions
Cherche muse - lierre, pour pouvoir crier
Les palabres en floraison sur sa tête
Qui jouent de lui en contrefaçon
Scribe impatient, gourmet greffier
Cherche muse à règne pour pouvoir trôner,
dans une tour de vers, bon rat de bibliothèque,
sans royaume ni denier, mais avec une plume pour sceptre
Trublion ferronnier, cadenassé, l’âme en pène,
Cherche muse clé pour pouvoir forcer
Les verrous de l’impasse, partout,
et s’envoler, jouant les rossignols
Triste clown enfin, sourire fendu,
Cherche muse un peu glue pour coller les morceaux
Du cirque incongru de pensées déloyales
Une muse qui l’amuse, en somme
Mais malgré son CV, ses lettres de marques,
il devra se contenter, l’oeil dans l’attente,
de musarder par défaut, musette en main
jusqu’à demain : le musée est fermé.